
Jan Koum, le fondateur de WhatsApp, a toujours détesté la publicité. Son credo en fondant Whatsapp était simple : pas de pubs, pas de distractions, juste un outil pour connecter les gens. Pendant des années, un post-it dans son bureau résumait sa philosophie : « No Ads! No Games! No Gimmicks! »
Pourtant, il y a quelques semaines, Meta (la maison mère de Facebook) a annoncé l’arrivée de publicités sur WhatsApp. Une décision que Koum ne peut plus contester : en 2014, il a vendu son application à Facebook pour près de 20 milliards de dollars.
Une vie marquée par la méfiance envers la surveillance
Pour comprendre cette contradiction, il faut revenir aux origines de Jan Koum. Né en 1976 à Kiev, en Ukraine soviétique, il grandit sous un régime de surveillance omniprésente. À 16 ans, il émigre en Californie avec sa mère, où ils vivent dans une grande pauvreté. Pour subvenir à leurs besoins, Koum travaille comme balayeur dans une épicerie.
Passionné d’informatique, il apprend à coder en autodidacte et finit par décrocher un emploi chez Yahoo, où il rencontre Brian Acton. Ensemble, ils fondent WhatsApp en 2009 avec une ambition : offrir une messagerie simple, sécurisée et surtout sans publicité, libérée des contraintes des opérateurs téléphoniques.
L’explosion de WhatsApp… et le piège de Facebook
En cinq ans, WhatsApp devient un phénomène mondial : 450 millions d’utilisateurs, un milliard de messages envoyés par jour. En 2014, Facebook rachète l’application, faisant de Koum un milliardaire. Il reste au conseil d’administration, convaincu de pouvoir protéger son application des dérives publicitaires.
Mais Meta a d’autres plans. Comment monétiser une plateforme gratuite qui refuse la pub ? La solution du géant : exploiter les données utilisateurs. Une stratégie qui pousse Koum à quitter le groupe en 2018, en désaccord total avec cette vision.
Un héritage en péril
Aujourd’hui, Jan Koum est classé 120e homme le plus riche du monde par Bloomberg, avec une fortune estimée à 19 milliards de dollars. Mais ce succès a un prix : à savoir de la pub sur whatsapp, et peut-être même un jour, une messagerie qui pompera les données des utilisateurs pour entrainer l’IA de Meta
✍️ Léo Ould